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C’est l’été et les grandes vacances, mais en tant que parents prévoyants et aimants, vous pensez à cette imminente rentrée de septembre qui, selon l’âge de vos enfants, sera source de profond changement dans leurs vies et dans la vôtre aussi. Vous savez qu’une rentrée en première année de maternelle, en cours préparatoire ou au collège sont des caps importants. Tout comme moi, vous cherchez des informations susceptibles de vous guider pour que ces rentrées dites décisives soient une réussite. A la télévision, dans les livres, les journaux et sur internet, on nous donne des multitudes de conseils pour une « bonne » rentrée. Mais les différentes expériences avec mes trois enfants m’amènent ici à m’interroger sur ce que veut dire concrètement réussir la rentrée scolaire. Je préfère commencer par évoquer la rentrée en petite section de maternelle, la rentrée en CP et en 6ème seront approfondis dans de prochains billets.
La maternelle : le premier pas dans l’univers de l’école
Ça y est, votre bout ’chou quitte le monde des bébés en entrant en petite section de maternelle. Même s’il a eu déjà une expérience en collectivité, en crèche par exemple, il n’en reste pas moins que la maternelle est synonyme de grands changements. Il va intégrer un nouveau lieu, réaliser de nouvelles activités, être en contact avec d’autres personnes et faire partie d’un groupe, et aussi avoir un rythme bien différent. Mais quelle belle et nouvelle aventure pour votre enfant dans ces apprentissages !
Ce que l’on conseille aux parents
Hors de question pour vous de jeter dans l’arène de l’école votre petit bout sans quelques précautions. Voici ce que j’ai pu recueillir comme conseils au travers de mes lectures et rencontres pour que la première rentrée de votre enfant se passe bien. Depuis ma première, il y a 8 ans, en tant que maman avec ma fille aînée Marie, je constate que la formule reste inchangée.
Les préparatifs
Savoir le rassurer c’est le plus important
Votre première mission de père et de mère bienveillants c’est de rassurer votre enfant. Une manière aussi pour vous d’aborder plus paisiblement cette rentrée très stressante à tous les niveaux (bien-être de petit bout, organisation familiale et professionnelle, conséquences matérielles,…).
Pour cela, il est conseillé de consacrer un moment de visite de l’école afin de lui parler de sa future vie dans ce lieu où il passera le plus clair de son temps. Vous pourrez alors évoquer le déroulement de sa journée d’école (avec la sieste), des activités possibles à faire avec les copains ou tout seul. Invitez-le aussi à poser des questions pour mettre des mots sur d’éventuelles angoisses.
Donnez-lui des repères
Pour lui donner un avant-goût, pendant l’été vous pourrez lui faire faire des coloriages, des dessins, des découpages.
L’achat d’un petit sac à dos qu’il choisira lui-même vous permettra aussi de lui dire que cette rentrée est là pour lui confirmer qu’il devient grand. Vous lui suggérerez d’y mettre son doudou, sa tétine, son goûter (un change aussi) pour les emmener à l’école. Ce sont des repères nécessaires et familiers utiles à son adaptation à ce nouveau milieu.
Dans l’idéal, s’il n’a jamais été confronté au milieu de la collectivité et jamais gardé par une tierce personne, vous pouvez le mettre quelques heures à la halte-garderie pour s’accoutumer un peu… Dans la mesure du possible.
Rassurer votre enfant, c’est aussi lui dire aussi qu’il va avoir des copains, que tous les enfants de son âge vont aussi dans cette école, qu’il va jouer, qu’il va découvrir des choses intéressantes voire étonnantes. N’hésitez pas à lui parler de votre vécu en relatant des anecdotes, et dîtes-lui si vous aviez eu un enseignant que vous adoriez. Des choses positives, quoi…
Habituez-le progressivement à son nouveau mode de vie
Dix jours avant la rentrée, il faudra l’habituer à prendre un nouveau rythme. Progressivement, vous l’amènerez à se coucher plus tôt. Votre enfant a besoin au moins de 11 heures de sommeil entre 2 et demi et 3 ans et demi, donc dodo idéal aux environs de 20h00.
Ne pas oublier de lui parler aussi de petites contraintes auxquelles il sera confrontées mais nécessaires à une bonne socialisation : respecter les consignes de la maitresse ou du maitre, être attentif, prêter ses jouets, respecter les lieux et les autres.
Le jour J
Avant de l’amener à l’école
Après une bonne nuit de sommeil, vous lui préparerez un petit déjeuner avec des choses qu’il aime. Juste une précaution au cas où petit bout aurait l’estomac noué pour son premier jour.
Vous l’habillerez avec des vêtements faciles à ôter et remettre pour lui faciliter la tâche, des chaussures pratiques à scratch et qu’il connaît. Cela limite les sources d’angoisse et l’habitue à ce qu’il fasse les choses comme un grand. Vous aurez pris soin aussi de lui mettre son tablier brodé à son nom pour qui se repère au sein de l’école et sa classe (dans le cas où le tablier serait de rigueur dans l’école). En théorie, votre enfant est propre, mais il est préférable en cas d’accident de prévoir un change à mettre dans son sac à dos surtout si vous avez l’impression qu’il est « tout juste » propre.
Au moment d’intégrer la classe maternelle
Vous vous êtes préparé à ses pleurs au moment de le quitter ? C’est bien ! Pour les limiter tout de même il faudra que vous sachiez lui dire au revoir : il ne faut ni s’attarder ni partir trop vite ! Vous devrez trouver le juste équilibre… Plus facile à dire qu’à faire entre nous… On dit que cela peut durer quelques jours à 3 ou 4 semaines maxi, et qu’il ne faut pas s’inquiéter.
A l’instant où vous quittez votre enfant, rappelez lui qui viendra le chercher, à quel endroit et à quelle heure pour le rassurer et qu’il ne se sente pas abandonner, et surtout sourirez ! Ca l’aidera à trouver la situation normale et apaisante.
Après l’école
Au moment où vous récupérez votre enfant, soyez ponctuel(le) pour éviter toutes angoisses et amenez lui un gouter qu’il apprécie. Ce moment de retrouvailles est important. Vous lui demanderez sans doute les détails de sa journée, mais ne vous formalisez pas s’il reste évasif, il vous faudra aussi accepter de ne pas tout savoir de sa nouvelle vie.
A la maison, consacrez lui un maximum de temps et lui redire que malgré ce bouleversement, rien ne change et que votre amour pour lui est toujours aussi grand.
Autant que possible, évitez les journées continue jusqu’à 18h00, en faisant appel par exemple à une étudiante ou une maman qui voudra aussi s’occuper du vôtre. Enfin ! Quand c’est possible !
Quelques exemples concrets
En pratique, ces conseils sont en fin de compte assez simples à mettre en place. J’ai d’ailleurs appliqué la plupart pour chacun de mes enfants. Résultats : la rentrée en maternelle a été une belle surprise pour l’ainée, pour la cadette cela a été plus difficile, et assez agréable pour le petit dernier. Voici leur histoire de rentrée en maternelle.
Un comportement surprenant et positif
Ma fille aînée, Marie, a été étonnante le premier jour de sa rentrée. Depuis ses 18 mois, je la faisais garder par une assistante maternelle avec 2 autres enfants du même âge sur une amplitude horaire de 7h30 à 18h30 et sur 4 jours. Elle était donc habituée à la séparation en journée. Au moment de rentrer en petite section, Marie avait 2 ans et demi.
Je l’amène seule dans sa classe, en lui rappelant que je viendrais exceptionnellement la chercher à 16h30 à l’heure du gouter, car les autres jours ce sera la nounou qui prendra le relais jusqu’à 18h30. Je reste avec elle dans son nouveau lieu de vie (avec les autres parents et enfants), je l’invite à s’asseoir et à faire des dessins avec des feutres et feuilles laissées sur les tables de la classe. Je ne suis pas très à l’aise, j’appréhende le moment de la séparation et les pleurs de Marie qui a tendance à verser des larmes très très facilement. Puis au bout de 3 minutes, ma fille chérie me dit très assurée : « Tu peux y aller maintenant maman ! C’est bien ici ! A tout à l’heure ! » Quelle surprise ! Je ne m’y attendais vraiment pas. Elle était heureuse d’être là avec ses feutres, déjà dans son élément, c’est à croire.
Je l’ai confiée à sa maitresse, je l’ai embrassée et je suis partie. Dans le couloir, en fin de compte, c’est moi qui ai pleuré, mais j’étais confiante. Durant les semaines et mois qui suivirent, elle m’a décrit absolument tout ce qu’elle faisait, découvrait et me parlait de ses amis, de sa vie à l’école. La maternelle a été une période vraiment joyeuse et enrichissante pour elle.
Une séparation difficile mais pas insurmontable
Quatre ans après cette rentrée, c’est avec sa sœur Natacha que j’ai réitéré la rentrée, mais cela a été bien moins serein. Pourtant, la préparation avait été faite dans les règles de l’art. J’avais vraiment tout fait pour la rassurer, prévoyant que cet évènement serait probablement très difficile pour elle. Il faut dire que j’avais essayé de la faire garder par une nounou, comme l’ainée, lorsqu’elle avait 8 mois, mais au bout de 3 semaines j’ai dû renoncer à cette solution car elle pleurait durant toute la journée. J’ai donc pris un congé parental et ensuite j’ai décidé de travailler à domicile afin de m’en occuper encore. Cette rentrée en maternelle était de fait très redoutée….
Peu avant le jour J, je voyais qu’elle avait envie de franchir le pas, elle me posait plein de questions, sûrement pour se rassurer, et elle me semblait prête… Mais bon, il arriva ce qui arriva : grosse crise de larmes au moment de la quitter le jour de la rentrée. Je pensais véritablement que cela s’arrangerait au fil du temps, au bout d’un mois peut-être… Euh… Non ! Elle pleurait dès que je la laissais dans sa classe et cela a duré jusqu’à la moitié de son année en Grande Section. Les enseignants et les Atsem étaient très attentionnés avec elle, ce qui avait le don de l’apaiser. Elle se calmait alors dans les 5 minutes qui suivaient mon départ. Le dialogue avec l’institutrice et le personnel encadrant a été d’un grand secours pour elle comme pour moi, car les pleurs de votre enfant sur une longue période vous fait culpabiliser et le bien-être de votre enfant passe avant tout le reste…
Mais cette peine bien que « chronique » n’a pas empêché Natacha de devenir très sociable, de bien travailler, de s’amuser, d’avoir des copains et même d’être la première à faire rire la galerie avec ses blagues.
Une rentrée prévisible et une année réussie
Quant au petit dernier, Olivier, c’est l’avant rentrée qui a été complexe avec l’apprentissage de la propreté. Autant ses sœurs ont été propres relativement tôt, autant, lui, il a pris son temps. A la rentrée, il était « tout juste propre », avec encore quelques accidents (notamment pour les selles).
Le jour de la rentrée, je me suis empressée de le dire à l’instituteur qui me rassure et m’explique que cela arrive souvent. Tout va rentrer dans l’ordre car dans le rituel de la journée, les enfants vont fréquemment aux toilettes, ce qui permet d’éviter les petits tracas de propreté et de se réguler. J’avais quand même prévu de mettre dans son petit sac à dos des vêtements de rechange au cas où…
Le Jour J, Olivier a quand même un peu pleuré au moment où je suis partie, mais il s’est vite habitué à sa nouvelle vie. Ses quelques sanglots ont duré une semaine et ensuite il avait plaisir à aller à l’école. Il a eu, en plus, un grand avantage sur ses sœurs pour sa première année : Natacha était encore en maternelle, en grande section et elle a été certainement un bon repère pour lui et a du contribuer à sa bonne adaptation.
Même si Olivier restait assez discret sur ce qu’il réalisait comme travail n classe, il me disait qu’il avait des copains incroyables qui aimaient comme lui Spider-man et les Power Rangers, et que c’était bon à la cantine !
En septembre, pour lui, ce sera sa dernière année en maternelle où il a hâte de savoir écrire en cursive, compter jusqu’à très loin et lire des mots.
Pour conclure, je dirai qu’il n’y a pas vraiment de recette miracle pour que la rentrée de votre enfant en maternelle soit une réussite. Prendre des précautions et anticiper les évènements sont un bon moyen de vivre de façon plus sereine ce moment majeur de la vie de votre enfant, et conforter aussi votre rôle de parent. Après il est nécessaire de s’adapter au besoin de votre bambin, être à l’écoute et prendre en compte l’environnement et le contexte dans lequel vous le faites évoluer. Le schéma familial, votre profession, vos contraintes, ses demandes et autres sont autant d’éléments à prendre en compte pour que votre enfant vive bien ses années de maternelle. Il s’agit aussi de lui donner une base pour la prochaine étape : l’entrée à la grande école.